La chose peut-être la plus surprenante de l’église de San Juan est la nécropole des tombes creusées dans le rocher où elle se trouve. C’est un endroit quelque peu troublant pour y installer un temple, entouré d’un grand cimetière de pierre.
Mais le plus intéressant se trouve à l’intérieur. Les visites guidées se réservent auprès de l’office de tourisme. À l’intérieur il y a des peintures murales du XIIIe siècle qui pourraient être parmi les mieux conservées d’Aragon.

Six églises du XIIIe siècle ! Une pour chaque quartier. Et bien sûr, l’inévitable s’est produit, il y avait un sculpteur qui s’est lassé de ce qui était habituel.
À Santa María, le maître d’Uncastillo et ses officiers ont laissé libre cours à leur imagination. Et… quelle imagination ! Sur les consoles de l’abside, (en haut, presque sur le toit) on peut voir des scènes sexuelles, des musiciens, des acrobates et même des dentistes. La réalité du monde.
Sa façade sud est abondamment décorée, pas un seul espace qui n’ait été sculpté. Passez un peu de temps à observer, ne soyez pas intimidé. Tout vous surprendra.

La rue Barrionuevo est l’endroit où se trouvait le quartier juif d’Uncastillo, l’un des plus importants d’Aragon. D’ailleurs, la présence de Juifs dans les Cinco Villas est si importante au Moyen Âge que leur contribution représentait 1/3 des finances publiques.
Les quartiers juifs étaient généralement délimités par des portes et avaient donc un espace défini. C’est pourquoi on trouve tant de ruelles dans cette région. Comme il n’y avait pas d’espace, ces étages étaient créés entre les bâtiments, laissant ainsi la rue praticable et couverte.
Vous pouvez aussi voir quelques petits orifices dans certains portails. Il s’agit du trou destiné à la Mezouzah, un boîtier contenant des versets de la Torah qu’un bon croyant doit toucher chaque fois qu’il entre et sort de la maison.

L’endroit le plus privilégié de la cité et d’où l’on domine l’ensemble du village, la Peña Ayllón, est occupé par le château.
Plusieurs constructions y sont conservées : les remparts et ses tours, le donjon, une deuxième tour et le palais gothique que Pedro IV fit construire entre 1356 et 1358. Du palais il ne reste qu’une tour octogonale et deux murs, mais d’une telle beauté que cela vaut le détour et pour la vue depuis la tour.

San Martín est un exemple clair de ce qui se passe à Uncastillo. Un temple avec de nombreux styles différents : roman, gothique, lombard… un Frankenstein penserez-vous. Oui, mais si harmonieux et si beau qu’il vous surprendra. Comment est-ce possible ? Parce que c’est Uncastillo. Et tout ici est extrêmement esthétique.
Et à l’intérieur ? Eh bien, l’intérieur vous surprendra plus encore. Depuis 1999, il est devenu le Centro de Arte Religioso del Prepirineo (Centre d’art religieux des Pré-Pyrénées). Les pièces d’orfèvrerie et statuaires sont exposées dans des vitrines et appartiennent à des collections d’autres églises d’Uncastillo et d’autres villages des Pré-Pyrénées, à l’instar des retables qui ornent les différentes chapelles.

À Uncastillo, ne croyez pas qu’ils allaient uniquement d’église en église. L’abondance des œuvres architecturales reflète la force économique du village. Et c’est là qu’on peut l’apprécier avec une plus grande réalité : sur la place du Marché.
Qui faisait du commerce à Uncastillo ? Et bien certainement l’important quartier juif présent dans le village. L’un des quartiers juifs les plus anciens et avec le plus de maisons d’Aragon et bien sûr l’un de ceux qui payaient le plus d’impôts au royaume.

Ce qui est intéressant dans ce temple, c’est ce que vous ne voyez pas. Observez, observez… il manque quelque chose, n’est-ce pas ? Et à sa place, ils ont fait un mur, mais pas aussi bien fait que dans le temple original.
OUI ! Il manque la façade ! Et où est-elle ? Vous vous demandez. À Boston, USA. C’est là qu’elle s’est retrouvée après la vente réalisée en 1919 par l’évêque de Jaca et le prêtre d’Uncastillo. Ils ont tout vendu pour le maigre montant de 800 pesetas. Un chiffre qui, en 1919, n’était déjà pas équivalent à la grande œuvre sculpturale qu’elle possédait.

Un grand bâtiment qui semble impénétrable abrite la Mairie d’Uncastillo. Il a été construit au XVIe siècle dans le style Renaissance, comme l’église de San Andrés.
La façade représente les trois vertus théologales et les quatre vertus cardinales : Foi, Espérance, Charité, Tempérance, Justice, Force d’âme et Prudence. Voyons voir si vous savez à quoi correspond chaque élément.