TRACES DE LA GUERRE

Le siège de Huesca dura près d’un an et demi, mais ses vestiges son parvenus jusqu’à nous. Pendant ces 500 jours, les Républicains espagnols, et surtout la section anarchiste, tentèrent, sans succès, de prendre Huesca. Les anarchistes perdirent 1000 hommes au cours de cette bataille, et de grandes personnalités telles que George Orwell furent blessées.
À chacune des escales de cette page, vous trouverez un trésor. Pour le localiser, nous vous donnons des coordonnées et une série d’indices. Nous vous recommandons de vous télécharger l’application gratuite Geocaching.com. Vous y trouverez tous nos trésors géoscientifiques et les indices.

  • Agnes était une infirmière australienne venue comme volontaire en 1937 pour soigner les blessés de guerre et elle travailla dans les hôpitaux de Grañén, Poleñino et Sariñena.
    Dans son journal : « A una milla de Huesca. Diario de una enfermera australiana en la Guerra Civil Española » (« À un mille de Huesca. Journal d’une infirmière australienne pendant la guerre civile espagnole »), elle relate les difficultés économiques et matérielles, ainsi que l’insalubrité de la plupart des hôpitaux de campagne, salles d’opération et salles post-chirurgicales. Agnes y racontait le quotidien de ses collègues infirmières, médecins, praticiens, ambulanciers, cuisiniers, brancardiers, nettoyeurs et des habitants des villages où elle se trouvait. Agnes y relatait également les quelques moments de divertissement, de danses, de confidences et même d’amour.
    Les conditions de vie des médecins et des infirmières au front étaient très difficiles. Les journées étaient épuisantes et le personnel avait peu de temps pour nettoyer les salles d’opération, laver et désinfecter les instruments ou faire une pause pour reprendre des forces. Les quarts de travail étaient interminables.
    Nous vous encourageons à visiter quelques-uns des vestiges préservés de la guerre civile espagnole (1936-1939) de l’événement historique connu sous le nom de « siège de Huesca ». Les forces républicaines encerclèrent la ville de Huesca pendant 500 jours, de juin 1936 à mars 1938, mais finalement la ville de Huesca ne tomba jamais aux mains des républicains.

VICIÉN. Abri- Poudrière- Grotte de Transmissions.

Vicién fut un point stratégique de premier ordre en raison de sa proximité de Huesca (9 km) et de son emplacement à côté de la voie ferrée, et il devint le centre des opérations et le poste de commandement des milices anarchistes dès le 15 août 1936. La « Colonne Ascaso » et les « Aguiluchos » (Aiglons) vécurent dans quelques maisons du village.
L’arrivée des miliciens fit passer la population de Vicién de 400 à plus de 2000 habitants et ils durent donc préparer des logements, des entrepôts, des cuisines de campagne et même un hôpital du sang, situé dans l’une des maisons du village sur la façade de laquelle on peut encore lire : « Requisada CNT » (« Réquisitionnée CNT »).
Les abris antiaériens furent construits pour défendre la population civile, puisque les observateurs mirent en place une défense aérienne passive qui, à l’aide de sirènes et de sifflets, alertait la population de l’arrivée de l’aviation ennemie et de la nécessité de se rendre dans les abris. Ils étaient situés autour de l’ancien Pozo de Hielo (puits à glace) de Vicién, remplissant le flanc de la colline de grottes.
La « Grotte des Transmissions », fut un lieu vital pour les combattants lors du déroulement des opérations. À l’intérieur il y a encore une inscription qui dit « TRANSMISIONES 141 BRIGADA, 32 DIVISION, 1-1-38 » (TRANSMISSIONS 141 BRIGADE, 32 DIVISION, 1-1-38) suivie d’un carré avec les lettres « RB » en majuscules. L’ensemble est dirigé par une étoile à cinq branches à l’intérieur d’un cercle.
C’est là qu’en mars 1938, le quartier général de la 141e brigade de la 32e Division républicaine fut installé pour stopper la progression de l’offensive nationale.

COORDONNÉES

Vous trouverez le trésor à cet endroit : N 42° 03.660 W 000° 26.227
Indice : Ici, il y aurait une poutre, maintenant, il y a une cache.
Auteur : Pré-Pyrénées clandestines

Monflorite : la maison temporaire de George Orwell

L’écrivain britannique Eric Arthur Blair (1903-1950) plus connu sous le nom de George Orwell décrit dans son livre « Hommage à la Catalogne » ses souvenirs des 6 mois passés en Espagne et ses expériences au cours des 80 jours passés sur le front aragonais, de janvier à juin 1937. Il décrit ce qu’il voit, ce qu’il ressent et ce qu’il pense.
Orwell se rendit en Espagne en décembre 1936 dans le but d’écrire des articles de journaux sur la guerre civile espagnole, mais il s’enrôla finalement à Barcelone dans les milices du POUM, Partido Obrero de Unificación Marxista (Parti ouvrier d’unification marxiste), un parti soutenant le gouvernement de la République. Orwell combattit d’abord à Los Monegros, dans les environs de la Sierra de Alcubierre, et à partir du 16 février 1937 il le fit lors du « siège de Huesca », dans les environs de Monflorite et La Granja.
Près de la plaza Mayor se trouve la maison qui a servi d’hôpital du sang pendant la guerre. Orwell y fut convalescent pendant deux semaines, en mars 1937, après une blessure à la main. En février 2017, une plaque commémorative a été placée sur sa façade.
On peut y lire : « Tandis que je portais le bras en écharpe, je passais plusieurs jours sereins à me balader dans la région. Monflorite était, comme les autres bourgades, un fouillis de maisons de pierre et de torchis, avec d’étroites ruelles tortueuses qui, à force d’avoir été barattées par les camions, finissaient par offrir l’aspect des cratères de la lune (…) ».
Orwell fut de nouveau blessé au cou par un projectile tiré par un tireur d’élite le 20 mai 1937.
La façon dont Orwell décrit les hôpitaux est bouleversante car « ce n’étaient que des baraquements en bois hâtivement construits, où d’ordinaire les blessés n’étaient gardés que quelques heures en attendant d’être dirigés sur Barbastro ou Lérida ». Et Agnes Hodgson, infirmière australienne, d’écrire : « nous nous concentrions sur les blessures les plus urgentes, mais il était très difficile et très dure de les différencier. Des blessures qui, dans des hôpitaux normaux, auraient nécessité des soins immédiats, là il fallait attendre ».

COORDONNÉES

Vous trouverez le trésor à cet endroit : N 42° 05.677 W 000° 21.383
Indice : George Orwell vous inviterait à rentrer.
Auteur : Pré-Pyrénées clandestines

Tierz. Ligne de tranchées, fortins et grottes.

Les tranchées du Saso de Tierz furent une enclave républicaine stratégique à partir de laquelle la route de Barbastro, le col d’Estrecho Quinto, la commune de Tierz et la ville de Huesca elle-même étaient sous contrôle.
Les miliciens creusèrent dans la terre une ligne de tranchées parallèles au Saso, s’adaptant à l’orographie du terrain et se protégeant avec un mur frontal de maçonnerie.
Traversez l’intérieur des tranchées et regardez les puits du tireur et dans certaines des galeries souterraines creusées qui ont servi d’abri, de logement, de poudrière, d’entrepôt, de poste de commandement et de poste de secours.
À l’intérieur de ces grottes sont conservées des niches creusées comme des étagères pour stocker des objets et il y a aussi des inscriptions gravées par les miliciens sur leurs murs.
Orwell, dans son livre Hommage à la Catalogne, raconte la vie dans les tranchées « (…)Là-haut, sur les hauteurs autour de Saragosse (…). On menait une vie aussi peu mouvementée que celle d’un comptable de la City, et presque aussi réglée. Être en faction, aller en patrouille, creuser ; creuser, aller en patrouille, être en faction (…) », il a également écrit sur les cinq choses les plus importantes dans la guerre des tranchées : le bois de chauffage, la nourriture, le tabac, les bougies et l’ennemi, dans cet ordre, avec l’ennemi en dernière position loin derrière.
Dans les environs de Tierz se trouve une cabane en pierre, avec un plan circulaire et une coupole semi-sphérique, dont la fonction première était celle de cabane garde-vignes (Caseta Viñuales ou Gabarre) qui servait de dépôt, refuge ou poste de garde. On y accède par un chemin balisé depuis l’ermitage de Santa Cruz de Tierz jusqu’au cimetière. Un grand nombre d’inscriptions relatives au POUM, Partido Obrero de Unificación Marxista, un parti soutenant le Gouvernement de la République, y sont conservées.

COORDONNÉES

Vous trouverez le trésor à cet endroit : 42.1365019,-0.3061988,13
Indice : Sous un tas de pierres.
Auteur : TuHuesca

ESTRECHO QUINTO. Bunkers et tranchées.

Les hauteurs de Tierz, Montearagón et Loporzano formaient la « Position de l’Estrecho Quinto » dans le siège de Huesca. Plusieurs bunkers en béton construits par les miliciens du POUM et orientés vers la ville de Huesca y sont conservés.
À quelques mètres de ce fortin se trouve un autre nid de mitrailleuses de plus grande taille qui possédait une entrée et un passage en dur qui menait au fort avec un plan en U et cinq meurtrières.
Au début, l’environnement faisait partie de la position défensive nationale d’Estrecho Quinto, constituée par Montearagón, Quicena, Loporzano et les hauteurs de Tierz. Plus tard, le fortin fit partie de la première ceinture défensive républicaine autour de Huesca connue sous le nom de « Cerco de Huesca ». Ces défenses furent construites à la fin de 1936 sur ordre du colonel Villalba, lorsque le front se stabilisa autour de Huesca et d’Estrecho Quinto et devint républicain.

COORDONNÉES

Vous trouverez le trésor à cet endroit : 42°08’14.3″N 0°20’01.4″W
Indice : Défendre le poste ! Ne jamais battre en retraite !!
Auteur : Pré-Pyrénées clandestines

QUICENA. Château de Montearagón. Bunkers et tranchées.

Ce voyage nous invite à réfléchir sur les conditions de vie douloureuses vécues par des milliers de combattants pendant la guerre : chaleur, froid, pluie, pénurie de nourriture et de matériel sanitaire, longues journées de confrontation, d’attente, de non-sens, d’avancée et de recul, ainsi que le danger des balles et des explosions. Mais aussi des personnes qui décidèrent d’aider volontairement non seulement les soldats du front mais aussi ceux qui arrivèrent dans les hôpitaux avec des infections dues au manque d’hygiène ou aux mauvaises conditions de l’eau potable, à la malnutrition, au manque de vitamines et à une longue liste de maladies
Orwell écrivit :
« Il m’arrivait souvent de contempler ce paysage hivernal en m’étonnant de l’inefficacité de tout cela. Quel caractère peu concluant a une guerre de ce genre ! »

COORDONNÉES

Vous trouverez ce trésor à cet endroit : 42.1385382,-0.3205028
Indice : Cette enclave, de par sa position privilégiée, fut un lieu très actif pendant la guerre civile espagnole.
Auteur : fuina